dimanche 8 novembre 2009

Historique?




On le disait affaibli. On le disait en perte de vitesse. De plus en plus les médias relayaient le venin de ses opposants, qui le traitent de "naïf", de "menteur" ou de "communiste nazi". Les victoires républicaines récentes dans le New-Jersey et en Virginie, un an exactement après son élection, annonçaient la fin de l'état de grâce, le début de la lassitude d'un électorat envers un président finalement comme les autres. Et pourtant, Barack Obama est en passe de réaliser ce qui semblait impossible au pays du libéralisme pur et de l'apologie de la responsabilité personnelle.

En effet, depuis 1912 et les premiers efforts de Roosevelt, suivi par Truman en 1949 et Clinton en 1993, tous les présidents qui ont tenté de réformer le système de santé s'y sont cassé les dents, et ont fini par y laisser des plumes. Obama a d'ailleurs été sérieusement bousculé, tant la ridicule vindicte conservatrice a un temps eu écho dans les médias; Obama grimé en Hitler et taxé de communiste, on voyait de vieilles dames et de vieux monsieurs hurler, veines sur leurs tempes saillantes, leur haine de ce président au service du diable qui conduit leur pays à la ruine. Le lobby anti-réforme, beau mélange composé des assureurs privés, d'associations conservatrices, d'une partie des médecins et du parti républicain, qui voit la une occasion rêvée de remobiliser ses troupes, est allé jusqu'à rémunérer un certain nombre de participants afin de gonfler les manifestations et surtout de les radicaliser. L'acharnement a été tel que Jimmy Carter a clairement établi le constat suivant: cette haine palpable envers Obama est avant tout due au fait qu'il soit noir.

Quoiqu'il en soit, Obama vient de réaliser un joli pied de nez à ses détracteurs et à l'Histoire (ce en quoi il  semble devenir un expert), puisque la réforme vient de passer le cap de la chambre des représentants, votée à 220 voix (dont 1 voix républicaine) contre 215 voix. Le sénat, à majorité démocrate, devrait, sauf grosse surprise, lui aussi voter le texte avant la fin de l'année. Au delà du fait que 36 millions d'américains laissés sur le côtés vont enfin bénéficier d'une couverture de santé, c'est aussi un système aberrant, qui en plus d'être non-universel est également celui qui coûte le plus cher sur la planète, qui va être corrigé.

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