mardi 20 octobre 2009

Payer moins cher pour gagner plus...





Bonjour à tous,


Je profite de la fraicheur maussade de l'automne maintenant bien installé sur les bords de notre bon vieux lac Léman pour continuer notre aventure bloguistique, et vous parler de la grogne des producteurs de lait qui fait rage jusque sur le seuil des instances européennes à Bruxelles.

En effet, ces dernières semaines ont été le théâtre d'une vindicte paysanne solide, puisque même notre paisible pays, à l'instar du reste de l'Europe, a vu déferler tracteurs et fourches pour protester contre un état de fait qui semble impensable, mais qui pourtant est bel et bien réel: les producteurs de lait vendent, et ce depuis plusieurs mois maintenant, leur marchandise moins cher que ce qu'elle leur coûte la production! La tyrannie sans borne des distributeurs (nos si dévoués Coop et Migros en Suisse), qui fait sans cesse pression sur toute sorte de producteurs pour pouvoir nous offrir des prix si bas, a réussi à faire plier la traditionnelle et immuable courbe de l'offre et de la demande. Ainsi, le point p, qui, comme nos bons vieux professeurs d'économie nous l'avaient répété, devrait se trouver à l'intersection de l'offre et de la demande, se trouve dans le néant, côté demande bien sûr... Résultat? Des producteurs pris à la gorge, partagés entre l'envie de vendre afin de ne pas tout perdre de leur activité, et celle de jeter dans le caniveau une marchandise qui leur fait perdre chaque jour un peu plus d'argent.

Evidemment, cette situation semble incompréhensible... mais néanmoins tristement logique; elle n'est que le résultat de l'équation "mode de fonctionnement du citoyen-consommateur" et du "mode du fonctionnement du modèle économique". Par définition, le modèle économique est basé sur les moindres désirs de ceux qui l'alimentent, à savoir nous autres, citoyens-consommateurs. Or, tout citoyen-consommateur Bêta (ou Bête, c'est selon), n'à qu'un leitmotiv dans la vie: estimer qu'il mérite un salaire toujours plus élevé tout en considérant que le prix de la vie n'est jamais assez bas. Motivations légitimes, mais aux conséquences terribles!  Les syndicats hurlent pour que les salaires soient augmentés, les associations de consommateurs hurlent pour que les prix les plus bas soient pratiqués, nous autres nous offusquons si nous ne voyons pas les impôts baisser et les patrons se saigneraient pour voir leur marge bénéficiaire maximisée. En fin de compte, dans cette cours effrénée, la vraie valeurs des choses est difficilement définissable, car une relation entre le "gagner toujours plus" et le "payer toujours moins" est par essence impossible. D'où ce genre d'aberrations qui fait se demander si tout tourne très rond sur cette terre...

Ca en met un coup d'apprendre que c'est moi qui affame le paysan du coin... Faudra que je pense à lui amener une boîte de chocolat un de ces jours!

See ya =)

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